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En 2011, sur « Violent hearts », premier LP du groupe, Shimmering Stars exprimait les affres de ces cœurs jeunes violents et débordants d’envie, d’énergie, de frustration… sur un format

Pop-rock oscillant entre influence sixties et aspiration rock plus âpre d’une redoutable efficacité (pas une chanson au delà de 3minutes, parfois à peine deux) qui prenait toute sa dimension sur scène. Romantisme fou (« Sun is going down », « Believe », « Sabians »), colère sourde ou frustration que le son direct et la réverbération exacerbée venait sublimer, notamment sur « Dancing to music I hate », « I Don’t wanna know ». L’album se refermait sur « walk away » par cette phrase : « but oh can’t you see that i just want more » annonciateur d’une envie folle d’aller plus loin….

Sur « Intro », morceau d’ouverture de Bedrooms of The nation, une fois la porte de la chambre claquée, les guitares s’aiguisent et les doutes face à l’absence, la mort, se font lourds et s’exacerbent encore sur « Anomie » titre on ne peut plus explicite : « got no purpose got no pride just holding on most of the time (…) feel so fucked up all the time it’s not the same man since you died (…) we’ve been paralyzed ».

Le son gagne au passage aussi en densité, en épaisseur, en richesse et prend toute sa dimension sur « Dérèglement », magnifique et implacable « morceau de bravoure » noisy empli une nouvelle fois d’un doute ultra contemporain qui laisse difficilement insensible, conclu par un final tout en tension majestueux et addictif.

« (…) all the people they go the same way I do too I get lost on the way (…) I don’t know where the hell I’m gonna go what would I do if I didn’t have you (…) I’m so lonely I go the same way too all the people we go the same way I’m so alone I don’t wanna be alone »

https://shimmeringstars.bandcamp.com/track/d-r-glement

Le rythme s’apaise pour un des plus beaux morceaux du disque, « You were there » songeur, méditatif et totalement désarmant de beauté… « (…) I when I’m stargazing I sometimes know my place but I can’t escape my limited sense of space (…)and you were there before I realized and you were gone before I realized what it looks like when we atomize what it means when we have atomized »

https://shimmeringstars.bandcamp.com/track/you-were-there

« Role Confusion », premier single du groupe , magnifie le contraste entre une rythmique pop-rock de tube en puissance et des paroles des plus sombres : « you can use me I’ve got no control you can use me ‘cause I’ve got no soul (…) I became something else spent the last two years debasing myself I was chasing the vision (…) time will expose us all for the tired out clichés we thoughtlessly embraced and became » morceau accompagné par une vidéo pour le moins déroutante….

http://vimeo.com/100542564 Note pour plus tard : faire gaffe en forêt, quand même, on imagine pas…bref…

Le cœur est lourd, pesant et pourtant, à aucun moment le disque ne l’est, grâce à la voix tout en sensibilité de Rory Mc Lure mais aussi à un sens inné de la mélodie et d’une émotion à la sincérité palpable à chaque instant que l’on retrouve sur le très beau « Defective heart / Dream of my youth » : « (…) I don’t know the reason and I can’t express this feeling of emptiness that’s hollowed out my chest they fall in love all the time if it’s so easy then why can’t I (…) just chasing shadows in the dark for my defective heart » ou encore sur « First Time I Saw You » ou le True Bloodien « Fangs ».

Les motifs du premier album réapparaissent avec encore plus de maitrise sur « Ego Identity » où l’espoir renait : « (…) I’m leaving all that shit behind I’m moving on (…) I’m looking for something that’s greater than me (…) that is more than me beyond me I don’t wanna live that life anymore ».

Le final et poétique « I found Love » ravive l’espoir retrouvé, l’envie d’y croire, de ne pas se laisser enfermer dans cette chambre sombre… : « (…) I found love the white noise city cacophony if I listen close I can hear your heart beat I’m alive and I do believe that it’s beating for me I found love I have everything I need »

Sur « Bedrooms of The Nation », déjà dans la course pour le titre de plus beau titre d’album de l’année, les étoiles venues de Vancouver continuent de scintiller, de se faire le reflet de leurs errements affectifs et existentiels (et par là-même un peu des nôtres) …sauf que cette fois-ci, le reflet est plus trouble, plus sombre, plus dense et intense aussi….la chambre est toute chamboulée…nous aussi…la prochaine fois, on retourne quoi ??




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