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Et si Matt Elliott venait de faire avec Drinking songs, l’album vers lequel Nick Cave court vainement ? L’ex the third eye foundation en s’attaquant au folk (et ce de plusieurs pays, il suffit de s’en persuader en écoutant l’émouvant whats wrong) terasse l’australien. Privilégiant l’atmosphère à la construction, Matt Elliott bouleverse les codes de la perception du folk, le confrontant à des accidents pour mieux se nourrir des fêlures de ces chocs. Traumatisante suivant le moment de la journée où elle est écoutée (the kursk la nuit à des embruns d’épouvante que le nom réaffirme) cette musique combine à la fois le bonheur de pouvoir se voir transposer dans la joie d’une communauté, mais aussi le désespoir de ne toucher qu’à la mélancolie pesante. Jamais dans l’apathique ou le larmoyant donné, drinking song est, si l’on excepte le drum bass that maid we messed, l’album pourrait rentrer dans une anthologie de musique traditionnelle avec comme pays d’origine l’âme torturée et mystique de Matt Elliott. On a beau chercher, nous aussi, on cherchera vainement des chansons aussi fortes dans un verre de whyskey. Nick Cave ne pourra que s’incliner, et demander à Matt Elliott de lui payer une tournée pour ce chef d’œuvre absolu. Drinking song la beauté du diable, ou la manifestation de dieu. Irréel de beauté.