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Les ronds des bières que nous buvions en écoutant Drinking Songs s’estompaient à peine sur le plateau de notre table que Matt Elliott nous propose une nouvelle descente dans des enfers que nous souhaitons à tous nos amis. Drinking Songs ne balayait devant aucune taverne, il campait dans la fumée et les odeurs de salle humide de l’animal que l’homme est. Loin de l’électronique Matt Elliott faisait ce que nous faisons tous pour tenir le coup….Respirer. Failing Songs est une suite aussi belle, si ce n’est plus à un second disque éblouissant et poignant. The ghost of maria callas se cogne à la tristesse avec la même souplesse qu’un oiseau se frottant aux nuages. Chains mettra définitivement Nick Cave dans la position du pré retraité des abîmes poétiques et The Failings Songs profitera de ses influences d’accointances slaves pour nous faire traverser l’ex bloc communiste au volant d’une carriole qui se drainera une foule en amour. S’il fallait imager cet album on prendrait un paysage d’automne, celui des couleurs du paradis perdu, on poserait dans le contre champs des baraques de bois desquelles sortiraient des hommes et des femmes ne songeant à la vie qu’avec une mélancolie sourde au appel au suicide par le progrès. Au premier plan un homme serait assis guitare sur les genoux et costume sublime et élimé comme accoutrement, ce serait Matt Elliott et il conterait la vie des hommes avec la même aura qu’un sage d’un village d’une tribu loin de la crispation du paraître. Buvons au bonheur de ce Failing Songs, à ne plus sécher notre table, à ne plus nous connaître la soif, à se plaire en vie.