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Nous avions quitté l’ami Lou sur un mode Sebadoh assez fadasse (« Defend Yourself », oubliable album de 2013). Rien qui ne prédisposait pourtant à l’inquiétude : comme tous les grands, l’auteur de « Soul and Fire » avait bien droit à un coup de mou (du reste, cette dernière déception ne devait pas tant à Lou Barlow qu’au redondant Jason Loewenstein). En 2015, six ans après son ultime LP solo (« Goodnight Unknown »), l’éternel teenage kid revient aux affaires intimistes et la magie opère à nouveau – au firmament, la magie…

« Brace The Wave », c’est le Lou Barlow chuchotant et réconfortant, vintage donc intemporel, poignant à en chialer sa bière : pas loin de l’épure, les chansons crépitent au coin du feu et ne laissent entrevoir l’électricité qu’à dose en trompe-l’œil. Car, cette année, colère ou mélancolie ne s’expriment principalement que par les mots (« I don’t mind if things get worth but i’m wander if you’re strong enough »). Et encore : si l’aspect boisé de « Brace The Wave » inciterait à n’y entendre que spleen identificatoire, nous savons tous que Lou Barlow n’est pas du genre à se répandre en « désabusions » (comme disait Nino Ferrer). Car dans ce troisième album sans Folk Implosion ni Jay Mascis, il est surtout question de liberté, de « rockin’ » (le père Neil Young vient souvent gouverner l’ensemble) ou de storytelling conté avec un sens du détail parfois ébouriffant (ce mec, s’il n’avait pas été un génie de la musique, aurait pu faire carrière dans le journalisme).

Et puis, la production du disque… L’idéal : les prises live qui permettent d’enregistrer les soudaines erreurs bénéfiques comme l’inspiration du direct, la sensation de visualiser l’espace du studio, un micro collé aux oreilles de l’auditeur, Lou sur un tabouret qui ne chante que pour toi et moi… S’il n’en reste qu’un, soyons sérieux, ce ne sera guère Mick Jagger ou Iggy / Bowie mais lui seul : notre homme Lou Barlow.

Que dire de plus à propos d’un artiste que nous connaissons certes par cœur mais dont le degré de fidélité demeure inchangé (de lui à nous, de nous à lui) ? Rien : la messe est dite.




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