Pourquoi ne pas chroniquer un album du nom de « Summer Memories » dans les bacs depuis Mai, à la fin de l’été, alors que l’Automne va nous reprendre nos couleurs chaudes pour d’autres plus artistiques, plus mélancoliques.
Pourquoi pas donc, surtout que Bow Low, nous venions à peine de les quitter, après un premier EP qui nous avait tellement emballé que nous avions fait de leur « Kabuki Dance » un des climax du Volume 35 de nos compilations.
Avec une telle entrée en matière, nous ne pouvions que craindre la duplication d’une recette imparable, l’enchainement d’une formule qui serait comme une galette à la frangipane avec une fève tous les deux centimètres. Mais Bow Low montre avec « Summer Memories » a plus d’un tour dans son sac, et plus d’un sac dans les mains.
Etonnantes sont les différentes directions que le quintet est capable de prendre. Un côté presque crooner façon pop allemande des années 70 sur « Infinite spring », la pop anglaise digérée et magnifiquement transcrite (Artemis), un psychédélisme oubliant de nous faire perdre la tête, pour justement la remettre bien droite, le regard vers un horizon meilleur (out of Blue), s’ouvrant des portes très grandes (Happy hunting underground).
Toujours à la recherche de la piste parfaite, le groupe fascine par sa façon de ne jamais tomber dans le panneau de la facilité, réussissant dés « Mesmerizing Highways » un coup magistral. Là où certains sons servaient de fumigènes d’une chanson oisive, Bow Low offre à la fois une mélodie imparable comme un bel océan à regarder, mais aussi le parasol pour ne pas bruler sous le soleil, et le transat pour s’allonger.
Un rien taquin, inconscient, ou simplement capable d’une attractivité que la terre pourrait lui envier, le groupe est capable de placer en fermeture un tube imparable, le fantastique « Beelzedub » et son refrain endiablé.
En nous offrant ce disque, Bow Low nous donne des souvenirs de vacances (les sonorités de la musique insulaire au niveau de l’Equateur sont des vignettes à coller sur ces belles cartes postales) et postule pour devenir le mélodiste attitré de nos saisons.