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En utilisant les codes de la chronique musicale, dans le cadre d’un duo je me dois de vous présenter elle et ensuite lui.

Elle c’est Ava Carrére est un franco Américaine qui a grandi en France et en Gréce. Elle est autodidacte, elle est comme la caution fantasque, le piment que l’on ajoute un plat qui est pourtant déjà bien épicé, car lui Ismaël Colombani est un chercheur en musique, un aventurier qui avance dans la savane du son avec des envies de désordre évident, de glissement de terrain, un retour à la tectonique des plaques, mais en accéléré.

Lui est un croisement entre Romain Humeau et Fabien Guidollet, elle est une charmeuse de serpent qui aurait arpenté les rue de Paris en étant persuadée qu’elle était au centre d’une ile Grecque habillée d’un arc en ciel.

A eux deux c’est la chanson d’ici et d’ailleurs qui fait un voyage étonnant, une forme de nouvelle chanson réaliste sans la boursouflure de la gouaille obligatoire, sans l’artefact qui sent la naphtaline confinée dans un flacon à l’étiquette sépia. « Largue la Peau » c’est tout le contraire, mais c’est aussi cela. Ici l’air oxygène nos poumons, la couleur est un passeport pour la joie ou pour la mélancolie douce.

Reprenant des chansons du poète et musiciens réunionnais Alain Péters, ils inventent un répertoire à l’alchimie étonnante, des chansons aussi diverses que It Ain’t Your Song ou Wayo Manman s’enchainent sans que la césure soit convoquée pour nous signaler le changement, l’enchainement se fait naturellement, car cette musique, ces compositions sont une antithèse de la pose.

Si le rapprochement n’était pas si hasardeux, je m’hasarderais à comparer ce duo à la Mano Negra, et pas que pour Asile Belleville, mais aussi pour. Car Sages comme des sauvages est comme le groupe de Manu Chao, un duo citoyen du monde mélangeant de la musique populaire grecque avec des instruments Brésiliens, passant de la culture créole, à la country via les senteurs de la musique manouche de certaines rues enfumées de Paris. La différence reste dans l’énergie, le duo préférant mettre celle ci dans des textes poétiques ne tombant jamais dans une abstraction. Quand on parle de désir on le sent là bien présent entre les mots, entre les phrases musicales.

Le jeu est tout aussi musical et la rythmique permet des jeux, les phrases se riant de la fin, la bousculant vers le début de la suivante, comme une farandole de mots festifs qui se mettent au diapason d’un disque qui irradie sans jamais tomber dans le festif castrateur de la joie sereine.

Il y a elle, il y a lui, il y a eux, il y a nous, des sages comme des sauvages




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