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Ils n’ont pas inventé la poudre, non, ils ne l’ont pas inventé, je vous avise, ce n’est pas péjoratif, ni eux ni beaucoup d’autres l’ont fait, mais voila, cet Allies est, sous sa pochette corbijnienne, un manuel parfait de comment envoyer en l’air les années, les sens et faire exploser nos petites vies en 13 morceaux,

Un guide du savoir faire de fabricant d’explosifs ou de feux d’artifices (on peut être les deux choses a la fois), et ça, messieurs dames, ce n’est pas a la portée de tout le monde, eux, en font ce qu’ils en veulent, manipulant tout type de poudre, les vénéneuses (a la Joy Division), les universelles intimes (a la Cure), les napalms (Je retrouve ce gout merveilleux de la découverte du concert de the sound-Adrian Borland au Marquee en 85, In the Hothouse, disque de chevet), les pyrotechnies de concerts titanesques (a la U2), les bombes technologiques (Depeche Mode- j’ai écouté d’ailleurs leur version de « the thing you said » a part de l’album et je la trouve prenante) et puis ces mines traitresses cachées dans nos champs intérieurs (cette vague Interpol-White lies-Editors que j’apprécie tant). Ces pyromanes bombardiers savent parfaitement où viser, là où ils feront le plus de dégâts, où se gagnent les batailles, en menant leurs troupes sur ces hymnes dont les saxons ont l’art, se sang spécial qui sait jouer du rythme et des mots (les Beatles se cachent aussi dans les bâtons de TNT).

La poudre, d’autres l’ont inventé bien avant, mais Some velvet morning essaye de l’emmener plus loin encore, Allies joue entre mèche et bombe, entre ces cordes qui calment l’attente en ciselant des mélodies denses et légères a la fois (Beautiful dress ou Allies), et ces boulets de canon qui vous éclatent au visage (How to start a révolution ou Resistance), qui donnent une idée excitante de ce que pourrait être un de leur concert, puisqu’on suppose qu’a l’air libre, l’explosion est plus généreuse, plus cruelle, plus puissante. Tout un arsenal dans les mains et mots des frères Lambert et de Robert Flanagan, descendants et héritiers en toute connaissance, de grands artificiers. Ils savent que c’est là un plus comme un moins, mais Allies est en tout point un plus, la croissance d’une onde de choc, l’épicentre de la déflagration qui nous laisse imaginer un futur incendiaire.

J’ajoute a ceux qui penseront que les influences sont trop présentes, et ces sons déjà connus, que cela ne fait de tort a personne de se retrouver dans ces années 80 et 90, quand on était jeunes, beaux et cultes, sautant comme des fous sur Skeletons dans une salle Marquee pleine d’hormones et phéromones, c’est le symptôme de la fontaine de jouvence, mais écoutez bien ce disque, il date d’aujourd’hui, et c’est là son art.




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