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Voilà des semaines que j’essaye de me lancer, en vain, dans cette chronique. Pourtant, j’aime ce disque. Et je trouve que c’est un bon disque. Mais voilà, c’est comme ça, les mots ne viennent pas. J’ai pensé commencer par le titre : “Yateveo”. “Je te vois” en espagnol. Une rapide recherche sur le net m’apprend qu’il s’agit d’un arbre d’Amérique du sud qui se nourrit entre autres d’hommes et dont l’existence n’a jamais été prouvée. Me voilà donc plongé dans un univers de mythes et légendes.

Mais c’est avant tout un album de hip-hop. Ou d’abstract, puisque le titre nous emmène vers un thème mystique. De l’instrumental, à l’exception de 2 titres, l’un en anglais, l’autre en français. L’intro porte bien son nom qui nous entraîne en douceur, nous plonge dans l’univers de Spectateur. Richesse, force du détail, qualité des sons, amour du beat, tous les ingrédients d’un bon cru du genre sont là. Et j’oublie la finesse. Comme dans toutes les légendes, on trouve ici plusieurs niveaux de lectures, un relief, une troisième dimension, la force des grands. On sent d’ailleurs l’influence des plus grands. Je citerai Wax Taylor avec qui le lien de parenté est assez évident, notamment pour le travail des samples. On navigue dans les différents univers du hip-hop, presque à la manière d’un catalogue, au point qu’on peut se demander si ce n’est pas finalement un peu trop démonstratif. Des couleurs de toutes les régions, de toutes les époques, des superpositions pointillistes. Est-ce trop ? On rangera ce minuscule défaut dans l’envie de prouver dès son premier album que le producteur angevin n’est pas là pour faire de la figuration. Et entre nous, ça marche ! Et quand les MCs prennent le mic, on apprécie tout en se disant que l’album n’en avait même pas besoin.

Les 11 titres forment un tout indissociable et il me serait difficile de dire quel titre sort du lot. Un peu comme dans un album concept, c’est pour l’ensemble que je craque. Si Spectateur sort ici son premier album, on peut parier sans risque qu’il y en aura d’autres et qu’on sera là pour les écouter. Et comme cet album est disponible sur la page bandcamp du label en “name your price” (1€ ou plus), rien ne vous empêche de foncer dessus.




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