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Quand on me parle de Béziers je repense avec émotion et joie aux finales du Championnat de France de rugby au Parc des Princes commenté par Roger Couderc (imaginez mon âge), mais depuis quelques années je pense surtout avec la nausée à une ville pilotée par Robert Ménard (bordel passer de Reporter sans frontière à gros menteur avec des barrières !!!) Maire qui rendrait presque les Balkany sympathiques.

Heureusement depuis deux semaines que le disque de Fabulous Sheep est arrivé chez moi et sur ma platine, Béziers a changé de couleur. Elle ne reprend pas celles d’un maillot qui malheureusement végète maintenant dans les divisions inférieures, mais plutôt celle rouge d’une forme de rage qui ne sera pas sans nous rappeler le Clash (la trilogie de départ « People Around Me », « No More Crazy Sound », « In This World » est une déflagration sans appel).

Ce premier album de 14 morceaux (avec des tubes incroyables comme « Wandering Souls ») nous empêche de voir le temps passer, réussissant le miracle en autant de titres de ne jamais se répéter, ordonnant même une montée en gamme tout au long d’un disque qui gagnera en écriture et en épaisseur ce qu’il perdra en rage directe. Groupe de scène, il parvient à nous faire ressentir son énergie qui semble sans panne (« Kids Are Back » tuerie rock qui donnerait une leçon à la pop en la baignant dans un bain la frottant avec un gant de crin, appelant le fantôme de Pavement pour le rationner en dopamine) s’octroyant des moments plus calmes, pas totalement reposant, y cachant des monstres partout sous les notes (Marijuana Blues), comme ceux de Joy Division sur un « Black Bird » à vous filer un frisson bien supérieur à celui que le vent d’hiver ferait sur votre nuque humide.

Placé au centre « Wasting Time » parvient à l’instar de ce que pouvait faire Deus ou The Fall, à divaguer sur une trame simple, donnant à l’ensemble un air de péplum indie nosy rock qui nous faire regretter qu’une chose, qu’il se termine.

Dans les années 90 Supergrass avait étonné en ne donnant à ces contemporains ce qu’ils souhaitaient entendre, mais plutôt forçant le passage avec ses idées, sa musique, ne réinventant rien, sauf l’idée même de ne suivre qu’un mouvement, qu’une trace..la sienne. Fabulous Sheep signe un disque voulant sonner le glas des espérances brunes, se drapant de ses convictions, qui ne sont pas politiques, elles sont recouvertes d’amour et d’espoir. Les moutons que nous sommes peuvent compter sur un disque qui nous donnera la force de valider l’essai un poing fermé pointé vers le ciel. Absolutely Fabulous.




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