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Il est loin le temps des veillées de fin de journée dans le camps de vacances qui me servait de résidence pendant la classe de mer de mon enfance. A la lueur d’un feu de camps rassembleur, un animateur ou un homme chargé de l’histoire de sa région, nous comptaient une histoire pendant laquelle un sentiment d’inquiétude se querellait avec une curiosité nourricière.

Cette atmosphère lointaine, chargée de la complexité de la maitrise du passé, m’est depuis étrangère, et ce ne sont pas les fêtes aux accents médiévaux qui peuvent me remettre sur les rails de ces moments de découvertes et de l’inconnue comme personnage principale d’une intrigue.

L’écoute de « Concorde » le premier EP de Corde a le parfum des ces soirées anciennes. Les conteurs sont deux, il y a Maxime Szczepanek, violoniste qui propose un dialogue évident avec son violon, ne suivant pas une ligne, ou celle des lettres des mots et des phrases qu’il ne prononce pas. Nîm lui est comme le décorateur de l’histoire, celui qui a l’image du théâtre du peuple de Bussang qui ouvre sa scène sur une forêt devenant un prolongement de celle ci, mélange un son contemporain presque froid avec des sonorités plus ancrées dans les histoires des grimoires et autres livres de contes.

Si le travail n’est pas éloigné de celui de Chapelier Fou (violon oblige) il lorgne également vers un post rock doux et hypnotique, jamais balisé par une contrainte, sauf celle de répondre à un désir d’emmener l’auditeur dans une histoire entre deux époques, entre deux mondes qui dialoguent. Corde devrait trouver sa place au centre d’un auditoire qui ne demandera qu’à vibrer, le soir, autour d’un feu ou non, dans l’espoir de se créer des souvenirs pour la vie. « Concorde » est intemporel et l’histoire qu’il nous conte aussi.




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