> Critiques > Labellisés



Elle est rare cette sensation, celle d’écouter plusieurs fois de suite le même album et d’avoir l’impression de découvrir de nouvelles chansons à chaque écoute. Pourtant, Sparkling n’est pas un groupe de recherche en génie musical. Certes, le groupe nous avait époustouflé le temps d’un premier EP qui installait les jeunes allemands en tête de notre short list des groupes à suivre absolument, mais de là à voir en ce trio un groupe pouvant faire basculer la pop dans quelque chose qui s’imposerait comme un possible classique si tenté que le mot ait encore du sens, il y a un pas que nous nous refusions à faire.

Pour son premier album, les jeunes gens se sont enrichis d’une expérience londonienne, loin du confort, endurcissant les musiciens pour le meilleur. Pour ce premier album, les natifs de Cologne donnent une couleur étonnante à un post punk, père nourricié des jeunes gens et probablement la source la plus inspirante de ces 40 dernières années. Avec cette musique Sparkling a emprunté des rails qui ne laissent pas les écarts d’habitude, laissant à d’autres les probables deal avec la mode et le prêt à porter pour ceux qui ne font pas de la musique que pour elle.

Car Sparkling a une intégrité qui transpire dans ses compositions, piochant dans ses tripes et son cortex pour signer des compositions qui semblent intemporelles, mêlant une connaissance universitaire de la musique pop et une chose qui manque de plus à nos contemporains, une âme. Il y a quelque chose dans la conception même de ces chansons, liant à merveille la musique et la sonorité des mots, posant une phrase comme une note sur une portée avec la même méticulosité sans pour autant dénaturer la spontanéité du trio.

Frôlant la perfection, le disque est savamment orchestré. Il se fait accueillant via un « I want to See Everything » chanson titre qui vous fera à la fois réviser votre Anglais et votre Allemand et la puissance du rock quand il signe un contrat amoureux avec un forme de haïku. Il nous quittera via le tubesque et tonitruant « Something like You » chanson à l’accentuation démoniaque.

Entre les deux une série de chansons à l’intransigeance rare, cochant toutes les cases possibles d’un contrôle qualité. Ce premier album est un grand disque qui à l’instar du premier Strokes devrait installer le trio dans une lignée rare, laissant aux Américains la fashion-week pour ne jamais déroger à une ligne de conduite, celle de ne pas être la sensation, mais de la créer via leur musique. Époustouflant.




 autres albums


 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.