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Si j’étais très vulgaire (genre si j’avais une coupe mulet, un jogging de l’équipe de Croatie utilisée pendant les éliminatoires de la coupe du monde 1998 et que je lisais un livre de Jacques Attali en écoutant un disque de Cali) je pourrais commencer, et même limiter cette chronique à une chose du genre « mais bordel de merde de Dieu que ce disque fait du bien ».

Mais je ne suis pas trop mal élevé, même si au niveau vestimentaire cela laisse à désirer, et je ne pouvais me limiter à cela, sous peine de devenir un potentiel chroniqueur dans une chaîne pour décérébrer, ou pire peut être, « recopieur " de feuille de presse pour des journaux à l’indépendance de façade.

Car « Simple Living » mériterait presque d’être élevé au grade de sauveur de la planète, alors que nous sommes tous dans l’expectative qui est de savoir si de notre vivant nous pourrons de nouveau entendre un bon album d’Arcade Fire. Je n’y vais pas par quatre chemins (déjà dépourvue de ma lettre de sortie, j’ai peur de me faire ramasser par la gendarmerie cela serait dangereux.) mais je peux vous assurer qu’alors que la crise couve partout au sein des structures patriarcales que sont les familles, l’injection dans un système en circuit court comme l’est une famille de la plus petite particule de ce disque de Pyjamarama est l’assurance d’une joie de vivre retrouvée, d’une vision presque élégiaque de l’instant que nous vivons.

Ce disque est une plongée entre folie et maîtrise quasi-scientifique de ce que doit être la pop quand elle s’émancipe et qu’elle se détache du carcan austère que l’on essaye depuis des années de lui imposer.

C’est un vent de folie douce qui nous prend dés les premiers instants de « Signals », titre qui donnera le ton du disque. C’est débridée sans jamais être chaotique, car tout le disque jouera d’ailleurs avec cette frontière. Combien de disques finiront par nous perdre en route à vouloir jouer au fou alors que nous avons déjà en cette matière de quoi voir venir. Le trio (oui oui, ils ne sont que trois.) lui s’évertue à ne pas déstructurer par plaisir. Il colle, émiette parfois (« Flatland » comme si Tanya Donelly se voyait transportée dans un tourbillon avec les membres de Belly) et surtout signe des morceaux à vous faire fondre un cœur déjà bien remué ces temps-ci («  Cool Off » à écouter avec une limonade dans la main en se rêvant dans une comédie musicale tout en couleur, tout en mélancolie, tout en bonheur).

Cousins d’Adam and the Madams ou de Yachtclub, le trio pulvérise la pop rock (Yacht Game) nous propulse dans un univers tridimensionnel et spatial pour exacerbation des sensations (« Pitfall » / « Heat Beam » ), nous offre un punk rock rigolard et présentable mais chahuté (The Zone), nous baigne dans un moment d’élégance toujours aux aguets de la possible divagation poétique (« Silent Gardener » / « Palatability » ) pour nous quitter sur « SLC (Smart Lads Committee) » morceau pendant lequel le lâché prise est quasi cathartique.

Voilà donc ce que je pouvais dire en plus long et en plus argumenté, sur un disque qui fait quand même un putain de bien !!!!! Magistral.




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