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Pour un vieux machin comme moi, la nostalgie n’a pas toujours des effets positifs, surtout quand celle-ci est alimentée par des jeunes gens qui font resurgir des fantômes du passé, nous replongeant de façon illusoire et pas toujours réussie dans des souvenirs lointains, quand nous pouvions encore fumer et boire dans une salle de concert, quand nous pouvions voir une scène sans que notre champ de vision soit obstrué par une cargaison d’écran de smartphone. Le retour de bâton que nous imposons à ceux qui nous proposent ce voyage dans le temps est parfois sauvage, nous propulsant dans la peau du vieux qui ne supporte plus le moindre bruit fait par le voisinage. Et puis parfois comme c’est le cas ici, la jeunesse a le respect des saintes écritures, sans pour autant les plagier éhontément. C’est ce que fait admirablement bien Nebula Glow tout au long des 6 titres de cet EP qui reprend même le code graphique d’une période pendant laquelle les mélodies se noyaient sous des nappes sonores. Entre le chant qui se veut tout aussi doux que rageur pour exister sous ce son pouvant appesantir l’atmosphère, les mélodies imparables qui nous baignent tout à la fois dans la sauvagerie timide tout en nous faisant regarder nos pieds plutôt que la scène quand nous allions voir cette musique en salle, et ce mur sonore qui n’obstrue rien mais demande de la concentration pour l’escalader, Nebula Glow signe un disque hautement estimable dans lequel un titre comme « Nothing but a Shadow » est l’assurance d’une obtention des lettres de noblesse (que dire de « Brand New » tube imparable tiré à bout de bras d’un marais inhospitalier). Une mélancolie puissante sans être sauvage, prenante sans nous tendre, Nebula Glow est un énorme coup de cœur.




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