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C’est vierge de toute information que je me suis lancé dans l’écoute de « Phrére » album de six titres d’Emmanuel Rondeau et de son frère (sans PH) Matthieu, aidés qu’ils sont par Vincent Taeger à la batterie et Philippe Balzé à la guitare et aux programmations. Pas de feuille de presse, des recherches infructueuses sur internet, ne trouvant trace de cd disque nulle part. Et pourtant, ce disque est une des choses les plus emballantes que j’ai pu écouter ces derniers temps. Cette pop dansante sur le sol durcit de l’after punk parvient en une écoute à vous charmer pour ensuite d’écoutes en écoutes vous posséder. Si la voix n’est pas sans me rappeler celle de mister Malegeant (Moonman), les compositions elles nous projettent sur un dancefloor radieux et mélancolique, mais outrageusement rock, pour notre plus grand plaisir.

Les six titres, tous en anglais, sont des arborescences contrariés, des plantes hybrides qui grandissent sous nos yeux, connaissant les ficelles pour ne pas tomber, mais donnant une multitude de fruits, de sonorités exotiques (Sundog), mélangeant la froideur possible d’un rock d’après le chaos avec une dynamique qui n’est pas sans nous rappeler les excursions dynamiques et explosives de Pulp. La séduction s’opère dés « Giant » devient presque plus qu’un flirt avec le tubesque « Free From Fear » qui en rajoutant des harmonies vocales touche au génie, imposant la signature d’une fratrie au diapason, l’émotion palpable. Nous serons définitivement emballés avec « Anyone », comme si Arcade Fire revenait sur les terres retournées de son « Funeral » . C’est donc une anomalie dans ce monde où la moindre recherche est assurée à défaut d’être intéressante. Un disque détonnant et addictif, au diapason d’un artwork sublime. À découvrir absolument et d’urgence.




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