> Critiques > Labellisés



Si nous arrivons à placer la Norvège sur la carte de l’Europe, c’est plus pour des questions footballistiques, grâce à un cyborg jouant à Dortmund et au courage d’une fédération prêt à boycotter la mascarade meurtrière de la prochaine coupe du monde, que pour des questions artistiques. Synne Sanden est une artiste comme seuls les Scandinaves semblent capables de nous envoyer, comme si le manque de soleil, imposait à ces créatrices un éveil fulgurant pour ensuite une maturation lente, comme une hibernation créatrice. C’est une petite fille de Bjork (sur la chanson titre, on entend même des inflexions de voix qui ne sont pas sans nous rappeler l’ex- Sugarcubes), que ce soit dans le processus créatif ou dans la manière de jouer avec son corps en le propulsant dans un ailleurs, Synne Sanden. La particularité de « Swallowed » c’est qu’il est l’œuvre conjointe de Synne Sanden et du compositeur de musique de film Øyvind Blikstad. Aux structures fantasmagoriques de Synne, Øyvind Blikstad amène un sens du théâtral, sachant jouer avec le suspens là où l’artiste vocaliste elle pourrait se cantonner dans un expressionnisme stérile. Ici, elle s’exprime dans un décor gigantesque, nous rappelant le premier album de Godlfrapp, la sensualité en moins. Car le bémol de « Swallowed » est peut-être sa froideur. Certes, le disque parle de rupture et celle-ci n’est pas un terrain sacré pour le réchauffement, mais le chant de Synne Sanden n’arrive pas à se départir d’une forme de maniérisme primaire, même quand il lui est proposé un terrain accidenté et épique (Paint Your Fence). C’est un dialogue qui ne s’instaure pas totalement, aboutissant à une œuvre certes intéressante, mais auquel il manque quelque chose, comme un choc volcanique.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.