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La chronique la plus rapide du monde de La Chute, nouvel album de La Houle pourrait tenir en une phrase : Tout est dans l’artwork, achetez ce disque. Mais, bon, çà pourrait être un peu court, et surtout un peu frustrant. Néanmoins, il y a toujours un réel plaisir à souligner le soin tout particulier apporté comme ici à l’exercice et de constater à quel point il incarne à merveille un point de convergence formel et thématique de la musique et des textes qu’il illustre.

Cette photo, prise Quelque-Part ?, dans un village où le son du clocher se fait entendre en ouverture, où les deux personnages ont un peu l’air de se demander Où Suis-je ? autour de cette bouteille de Bourgueil, fait immédiatement penser à une peinture, une étrange nature morte entre Vermeer et Le Caravage dans son intensité chromatique et sa richesse du détail.

Il en transparait rapidement une forme de distance, d’incommunicabilité, entre ces deux personnages que l’énergisante cavalcade de guitares shoegaze et de clavier de Sémaphore tente rapidement de briser. Néanmoins, le trouble, le doute, qui habite leurs regards et questionne leur lien se concrétise non sans émotion de manière sublime sur fond de claviers entêtants et de guitares saturées à l’extrême sur Toi (Ce Moi).

« Toi (Ce Moi), ce moi qui pense et qui doute, de moi souvent, me rend fou (…) ; Toi (Ce Moi), qui pense et qui doute, de la bienveillance de ceux qui poussent à la méfiance ne seraient qu’un miroir de nous ».

Ces deux Egaré.es que la musique saturée, tourbillonnante, entêtante de Apocalypse (Über Alles) ou du plus pop La Mort Des Amants viendrait peut-être relier à nouveau.

Lier à nouveau peut-être aussi, grâce à ce regard empreint de douceur posé par celle qui a fumé suffisamment de cigarettes pour assumer le motif panthère tout comme la mélancolie qui traverse La Chute, sublime balade romantique en duo allant chercher du côté de L’Altra, et qui sait qu’il faut continuer à se raccrocher à « nos espoirs sublimés » pour rester à flot, se raccrocher à cette veilleuse au fond, même quand l’abat-jour est un peu bancal, dynamisés par le parfait équilibre entre mélodie et saturation que le final Sans Appel propose comme dernière illustration de l’enthousiasmante oscillation que La Houle nous invite à suivre.

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