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En convoquant Edgar Allan Poe (Annabel Lee est le dernier poème écrit par l’auteur des Histoires Extraordinaires.) le trio bruxellois s’inscrivait dans une veine littéraire. Avec ce second album, c’est chez Salinger que je poserais « Drift », ce disque perpétuant la liste des albums attrape cœur. Car si comme moi, vous avez connu l’apogée de l’indie musique, les Black Sessions de Bernard Lenoir enregistré sur une K7 TDK, l’oeil rivé sur un chronomètre pour retourner la K7 au bon moment, les sorties de disque du mardi, les imports prenant le pas sur les repas étudiants, vous allez adorer « Drift ».

Audrey, Hugo et Vankou conçurent ce disque pendant la crise COVID, et si l’on devait retenir quelque chose de positif de cette période, c’est bien l’énergie créatrice que celle-ci a pu générer (pour le pire et le meilleur, ok) la création comme placebo à nos craintes existentialistes. Avec « Drift », si l’énergie l’emporte, la mélancolie est la lame de fond qui sur la longueur nous submerge, aidé en cela à la voix d’Audrey, comme si Harriet Wheeler le temps d’un festival de Glastonbury avait tapé un bœuf avec les Pixies, Nirvana sous le haut patronage de la Suzanne Vega de 99.9F (High Anxiety).

Les dix morceaux s’enchaînent sans jamais nous perdre (« Comedy » comme aimant imparable), maîtrisant l’électricité, s’autorisant des parcelles calmes à la tension sous-jacente. Oscillant entre énergie positive et tristesse infinie (Les Smashing Pumpkins d’Adore ou Siamese Dream ne sont jamais loin.), « Drift » est une proposition musicale qui, pour finir sur une note littéraire, devrait séduire le Nick Hornby de « 31 songs » s’il en faisait une suite. Un album qui vous fait du bien.




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