> Critiques > Labellisés


  • 1er mars 2010 /
    Immune
    “sound inside” (Pias)

    rédigé par gdo
      notez cet album


Les physiciens vont certainement mettre des années avant de trouver la réponse à cette question, comment pouvons nous avoir aussi chaud dans une atmosphère touchant aux sentiments les plus froids ? Pourquoi je me sens bien en écoutant Will Oldham ou Mark Hollis et que je tremble de peur à l’écoute de la Compagnie Créole. Pourquoi Murnau est le cinéaste vers lequel mes yeux se posent et Besson (luc) celui vers lequel mes yeux se ferment ou ma tête se tourne. Ma réponse basique de technicien de rien, c’est peut être un brin de génie, celui de savoir que l’on respire le même air que l’autre et que déjà là il y a du partage. Sound inside est un disque de partage, un grand disque de partage, un très grand disque de partage, une caresse à la fois terrassante par sa mélancolie et son spleen ravageur, mais aussi salvatrice dans une époque ou la rapidité ne fait certes pas naître l’ennui mais l’effroi. Déjà croisé sur ADA (notamment sur le volume 3 de nos compilations) Immune touche aux sommets que très peu d’explorateur ont atteint, les sommets qu’un simple mortel écraserait ne prenant pas conscience de la différence des échelles. Immune se place non pas en perspective, mais rentre en lui. Au lieu de chercher le haut il essaye avant tout de ne pas toucher le fond, ce qui le rend si beau. Car Sound inside est beau, mot simple et terrible à la fois quand on le compare à ses voisins de l’adjectif. Sound inside combine tout ce que le lyrisme peut laisser aux artistes à la fêlure véritable. Les envolée sont alors internes (your landscape, acoustic memories…….) les tâtonnements dans le noir une ligne de conduite (the same old throb). Dés lors il y a de la perversité dans la relation avec lui, nous ne pouvons le quitter mais sans cesse il nous échappe, nous lui découvrons de nouveaux sillons creusés dans l’instant. Au aura beau citer Radiohead, Talk Talk ou un frange du post rock, la direction vers laquelle nous regarderons sera bien tronquée, comme elle peut l’être par cette ligne d’horizon quand la chaleur brouille la vue au profit d’un mirage possible. Chef d’œuvre.