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Si chez Lars von Trier s’était le danseur qui était dans le noir, chez Barzin ce sont les voyeurs qui le sont. Alors que nous essayons de tout expliquer, de mettre une série comme « En Thérapie » sur l’olympe de ce qui doit être, Barzin a décidé lui d’avancer dans le noir de l’incompréhension, changeant de direction si la lumière venait à trop éclairer ce qu’il disait.

Pour ce nouvel album, la seule volonté chez l’artiste Tonrontois est de rendre une forme de contribution à son amour pour le jazz, utilisant celui-ci comme pourrait le faire par séquences quelqu’un comme Thom Yorke (impossible de ne pas y penser en écoutant « Watching » ou « It’s Never Too Late to Lose Your Life » ). Barzin ne joue ni à se faire peur, ni même à nous faire peur, il se donne le droit à l’abandon, à l’absence de sens, même de mot (le très bel interlude « Golden Stairs »), ne délivrant pas véritablement de message, pas même sur l’énigmatique « It’s Never Too Late to lose Your Life » à la dentelure qui n’est pas sans nous amener dans les eaux saumâtres et ironiques de Cioran.

Mais cela reste un disque de Barzin, pas vraiment une entorse dans sa discographie, même si le pas de côté est évident. Il reste cette écriture soyeuse et fureteuse (I Don’t Want to Sober Up) qui doit autant à Leonard Cohen qu’à Scott Walker. Car s’il a décidé d’avancer que sur les terrains où la perception serait impossible, sa musique reste elle un fil d’ariane lumineux, quand bien même elle se fait plus jazzy.

Si comme chez le réalisateur danois cité plus haut, Barzin s’est élaboré un dogme pour cette nouvelle œuvre, il ne s’est jamais noyé dans celui-ci, arrivant sans le vouloir à construire un disque cohérent de bout en bout, alors même qu’il est une cartographie de l’impossible, celle de l’inconscient. Un grand disque lumineux avançant dans le noir.




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