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Nous avons tous ressenti en ces fins d’été, en ces dernières journées aux chaleurs retombantes... Nous avons tous ressenti en ces fins d’été ce frisson soudain, comme un frémissement qui annonce l’automne.... C’est un peu tout cela que vous ressentirez à l’écoute du nouvel album, "To Live Alone In That Long Summer", du canadien Barzin....

Auteur de quatre albums attachants, Barzin est souvent comparé à ses références.... Low, Mazzy Star, Mojave 3, Red House Painters....Certains trouveront quelque chose de justement trop référencé à sa pop lente et mélancolique...

Certains lui reprocheront trop de respect pour les anciens...

Pourtant, la musique du canadien, c’est un peu comme l’excitation ressentie à l’ouverture d’un courrier attendu d’un ami cher... Nous entrons dans la musique de ce monsieur comme nous rentrons dans notre maison, en posant nos valises d’ennui et de soucis...

De son premier album en 2003 en passant par "My Life In Rooms" (2006) ou "Notes To An Absent Lover" (2009), Barzin trace à traits pointillistes esquissés et fins des instantanés de désirs à demi amorcés, à demi entamés, de rêves avortés, de douleurs tues et sourdes...

Avec "To LIve Alone In That Long Summer", rien de bien neuf et pourtant tout est changé... La faute à la présence de Sandro Perri ? A celle de Tony Dekker (Great Lake Swimmers) ?

En effet, à l’écoute de cette nouvelle proposition de Barzin, nous retrouvons les mêmes pièces, le même agencement mais quelque chose a changé sans que l’on puisse se l’expliquer...

Est-ce dû aux arrangements de cordes de Karen Graves de Hayden ? Les références sont toujours là mais comme étouffées sous un voile diaphane....

"To Live alone In That Long Summer", ce sont neuf mirages entrevues par un esthète... Il y est toujours question de langueur, de douceur et d’envie de croyance en l’autre...

Son travail de production sur l’album "The Slideshow Effect" de Memoryhouse semble l’avoir libéré en tant que compositeur, avoir levé certaines limites que l’auteur s’imposait... Pour preuve, ce "All The while" en ouverture, toute en nuances fragiles avec des tonalités presque Jazz....

Il n’est plus question de résignation ici, peut-être plus d’acceptation lucide de ses failles, de ses brisures, de ce que l’on voudrait être, de ce que l’on se rêverait être et de ce que l’on est finalement (You Were Made For All Of This)....

Le soleil est très présent dans "To Live Alone In That Long Summer" mais de ces soleils couchants qui ne réchauffent plus, avec ces souvenirs de fièvre heureuse, de chuchotements, de rires, de soupirs sous les draps dans la chambre voisine...(Lazy Summer)

C’est face à l’obscurité que l’on comprend ce plaisir à être aveuglé par la lumière froide du jour (In The Dark You Can Love This Place)

Il n’est pas question de tristesse ici, pas de désespoir dans ces neufs vignettes.... Non...C’est le vent du large, chaud et doux, qui vient vous envelopper comme dans un cocon maternel....(Without Your Light)

A l’instar de la pochette, la musique de Barzin est une musique qui parle des autres, de ces autres absents, de ces lieux déserts où l’on perçoit la présence humaine passée mais plus vraiment là...Comme des ombres désincarnées... Comme des solitudes conjuguées à la première personne du singulier féminin...

http://www.barzinh.com/




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