Soul Coughing chantait dans les années 90 « Is Chicago ! Is not Chicago ! ». À l’écoute de ce premier album de RedGreenBlue, la réponse est évidente, is Chicago, patrie de Tortoise et de ce mélange atypique (pour l’époque) qui tel du TNT continuera de faire table rase afin de reconstruire une carte musicale nouvelle, subtilement dessiné par Slint. RedGreenBlue est plus jazz que post rock, mais dès l’introduction de la première pièce (l’album se compose de deux titres de plus vingt minutes.), une basse bourdonnante mais facile à suivre nous emmene en terrain conquis. Le charme opérant le quatuor est alors en capacité de nous emmener plus loin, dans un mélange de jazz et de musique expérimentale au premier abord obscur, mais au final attrayant.
Aux manettes, il y a Paul Giallorenzo au synthétiseur, orgue et électronique, Charlie Kirchen à la basse, Ryan Packard à la batterie et à l’électronique et Ben LaMar Gay au Cornet et également à l’électronique.
D’une liberté pas si folle, les mouvements des morceaux conservant une linéarité objective, les deux titres sont jonchés de crépitements de changements de rythme, de longues plages organiques ou électroniques faisant de la culture jazz du groupe, le socle sur lequel est construit un édifice qui chahuté laisse échapper les lignes de fuite, les liaisons cinématographiques (le début de « The End »).
« The End and The Beginning » place RedGreenBlue sur la carte de Chicago, tordant le maniérisme jazz pour n’en garder qu’un nectar à deguster dans un modernisme jamais hautain, subtilement bavard.