Avec LUX The Band, on a définitivement un œil dans le rétroviseur, le regard tourné vers l’arrière. Vers l’Angleterre des années 60’s/70’s bien sûr, celle qui posera les bases de ce qui deviendra le rock US, avec les Stones, les Who, les Beatles, Led Zepplin... Mais également vers les 90’s, et notamment vers Seattle. Si le groupe ne sonne pas grunge à proprement parler, les musiciens venant plus du blues ou de la variété française, le mélange de toutes ces racines à la voix de l’américaine Angela Randall m’évoque immanquablement les 3 premiers albums de Pearl Jam, l’un des fers de lance du mouvement qui a révolutionné le rock dans la première moitié des années 90.

Je ne pense pas qu’il existe une réelle inspiration, il s’agit plutôt d’une confluence d’influences mais cette résonnance - qui n’engage que moi - m’a pourtant frappé. A Son of Sam, l’énergique morceau introductif de l’album fait d’ailleurs étrangement écho avec Not For You paru sur Vitalogy en 94. Cette filiation est d’autant plus renforcée par l’enchaînement de morceaux de facture rock relativement classique (aux solos de guitare très 70’s), et de pièces folk plus acoustiques, paisibles et mélodiques, alternance récurrente dans la discographie de la plupart des groupes dits "grunge".

Derrière la New-Yorkaise Angela Randall se trouvent Sylvain Laforge (le compositeur du groupe, guitariste de blues-rock ayant accompagné les Rita Mitsouko pendant des années), le bassiste Julien Boisseau (Jesus Volt, Kaz Hawkins...) et le batteur Amaury Blanchard (Renaud, De Palmas...). Inconditionnels de l’analogique, le quatuor a enregistré Gravity, son 2° album, au Studio Black Box avec Peter Deimel (The Last Shadow Puppets, The Kills, Anna Calvi...).

Gravity de LUX The Band est donc un album résolument rock, dans le sens le plus traditionnel, "Velvet Rock", même comme ils se plaisent à le spécifier : un rock pur, efficace et intemporel.