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Le passionnant label berlinois Morr Music poursuit son travail de réédition, et après deux albums des fabuleux Tenniscoats (« Papa’s Ear » et « Tan-Tan Therapy »), c’est au tour du trio suédois Tape de se voir offrir un relifting de grande classe, avec – cerise sur le gâteau – un remix inédit des japonais de Minamo en guise de conclusion à leur troisième opus - « Rideau » - produit par Marcus Schmickler (Pluramon) en son Piethopraxis Studio de Cologne et édité en 2005 par Häpna.

Fondé cinq ans plus tôt par les frères Andreas et Johan Berthling avec Tomas Hallonsten, Tape évolue dans un registre pluriel, aventureux mais archi-cohérent, entre post-folk pastoral, expérimentations électroniques et drone acoustique, mettant un soin particulier à imbriquer textures sonores et ambiances hypnotiques en de délicates architectures s’évaporant, à l’instar d’un mirage instrumental, dès lors que l’on s’y attarde.

Si le très beau « A Spire », drapé de piano, de vibraphone et de cordes, évoque un Steve Reich mâtiné de Mogwai, « Sand Dunes » se farde de souples réminiscences jazz tandis qu’« Exuma » met à l’honneur orgues et bourdonnements, avant de laisser la place à « Long Lost Engine », guitares et claviers en avant, portés sur la fin par des volutes carillonnantes, des cuivres et des cymbales noyées de réverbération : magnifique.

Une fois le silence de retour, « Rideau » - rayonnant et apaisé - de sa patiente déconstruction toute d’enchevêtrements aérés constituée, continue de résonner et diffuse en nos cœurs régénérés un bien-être sur lequel le temps n’aura aucune prise.




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