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C’était en 2020 et il m’a suffi d’un clip perdu dans les tréfonds de Youtube – les miracles de l’algorithme que nous nourrissons jour après jour, en bons moutons numériques que nous sommes – pour tomber in love des Australiens de The Lazy Eyes.

Les types jouaient en chaussettes dans leur salon, certainement filmés par leurs parents, jambes raides et zéro glamour et pourtant déjà tout y était : mélodies sixties bien planantes, le son psyché qui va avec, et des compositions qui tiennent la route – même si nous assistons à un retour de la pop baroque sous influences The Kinks, Love, The Zombies (sans oublier The Beatles, meilleur groupe du monde de tous les temps depuis la mort de Paul McCartney en 1966), ça reste courageux de se lancer dans le game alors que les putasseries hypertrophiées du RnB ascendant hip-hop tiennent le haut du pavé dans les publicités et les bandes son avariées des blockbuster.

Que valent la finesse, l’élégance, la nuance, aujourd’hui ? Réponse : queue dalle. On s’en bat les couilles, on s’en bat les reins, on s’en bat les ovaires, comme disent à peu près tous les humains de moins de quarante ans. Classe.

« Songbook » est sorti en avril dernier et depuis je tourne autour, ne sachant par quel bout le prendre, parce que si les douze titres de ce premier album sont intrinsèquement bons – rock prog psychédélique et harmonies vocales y font bon ménage -, un salopard nourri à Tame Impala s’est emparé de la production et a ajouté aux chansons si simples et pures du quatuor des boursouflures électroniques et des effets de manche à priori superfétatoires. Tant pis. J’aurais aimé dire que The Lazy Eyes allait tout casser sur son passage, mais à l’écoute de « Songbook », je ne peux pas, trop de trop, de trop de pas grand-chose et trop d’arrangements pas utiles – zut, le maquillage, c’est pour les moches.

Ce qu’on va faire, c’est se concentrer sur la dernière chanson de l’album, « Cheesy Love Song » et se dire que c’est pas grave, Paul McCartney n’est pas mort en 1966, et oui, on peut encore écrire au 21ème siècle des songs vraiment chouettes, et celle là, je me l’écoute depuis des années dans mon coin et je tenais à la partager avec vous, amateurs de pop baroque, et aussi les amateurs d’un peu de tout, c’est le truc, on découvre, on partage, on partage absolument.




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