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Qui saura encore se servir d’une paire de ciseaux dans une dizaine d’années. Le papier sera probablement enfermé dans un statut d’incunable, le numérique ayant tout balayé sur son passage crispant et glacial. On se pâmera alors sur l’œuvre de DJ Shadow, sur l’histoire du cinéma de Godard et sur les « Rings » de Nikolaienko, œuvre compilatoire d’une certaine idée de la musique et surtout d’un savoir-faire qui à notre époque ressemble à de l’artisanat d’art. En utilisant comme matériaux la bande numérique, Nikolaienko nous émerveille déjà dans la prouesse technique, mais comme on irait assister à un spectacle de cirque. Mais là où passer la performance, il ne reste rien, « Rings » est aussi une œuvre musicale forte et puissante. Forte, car elle nous aimante, ne testant même pas notre force de résistance, celle-ci fondant sous le charme et le pouvoir hypnotisant. Puissance, car elle nous évoque des paysages, des sensations, nous transposant dans un monde sans altérités, mais pas sans relief. « Rings » nous plonge dans une atmosphère autre, se jouant des principes de la physique, misant plus sur la perte des sens que sur une quelconque envie de servir de guide. C’est un objet précieux et classe (la pochette est de ce point de vue magnifique.) une œuvre magnétique et magnétisante.




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