> Critiques > Labellisés



En France, on se souvient très bien de l’apparition dans l’espace public de gens bizarres, vêtus de coton et de plastique, qui suaient sang et eau et sentaient la mort de leurs corps en train d’éjecter leur paresse mentale à coups d’efforts physiques stériles : c’était les 80s, c’était Véronique et Davina, c’était l’imprécation impérialiste du bien-être à l’américaine, qui faisait sourire au début mais tout le monde s’y est mis (Ô irrésistibilité grégaire), à tel point que lorsque tu déclames – à l’instar d’Aune dans « Jogger » – ton aversion pour les tarés qui se ruinent le dos et les genoux sur les trottoirs de nos villes embaumées, tu passes pour un extra-terrestre.

Et donc les parcs et les cimetières se transforment en RER à l’heure de pointe, le marcheur patient et rêveur se sentant souvent incongru dans ce nouveau monde jamais avare d’efforts inutiles et d’effluves corporelles que par ailleurs il respire bien malgré lui, sans compter la laideur des postures et des visages grimaçants qui s’offrent à lui. Cauchemar civilisationnel parmi d’autres que Simon Carbonnel épingle dans son nouvel album - « Face à Aune » -, publié par le très estimable label tourangeau Another Records.

Trois ans après un remarqué EP - « Totem », featuring Mesparrow sur « Le déclin de la bête » -, retour aux affaires pour l’hybride Aune, from Le Mans : avec « Face à Aune », en neuf titres, Simon Carbonnel égrène ses pulsions et passions, spoken word, hip hop (génial « Je balance »), chanson, tout y passe, de l’absurde dadaïste au constat sociologique, sur fond de synthpop matinée de joyeux bordel - hardbass décalée, techno cheap, chant d’oiseau, électro déglinguée, arpèges planants, en vue de servir un propos acidulé, borderline et surtout sacrément revigorant.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.