Couple à la ville qui a décidé avec ce nouvel album de passé le cap de la labellisation, sortant du DIY pour une démarche plus professionnelle sans perdre la spontanéité, le duo (devenu un groupe pour cet album) berlinois Para Lia ne peut pas cacher une filiation avec l’indie musique, qui prendrait sa source de la fin des années 80 jusqu’à la mi-temps des 90’s. Le titre de l’album prend alors tout son sens In Clash With the Zeitgeist (l’esprit du temps), car comment ne pas voir dans cette célébration d’une certaine musique, une confrontation entre celle actuelle et celle vénérée d’un temps ancien, celui d’un certain âge d’or de la musique pas comme les autres, terre nourricière des années suivantes avec une régularité qui prouve bien que les bonnes modes ne se démodent jamais (qui pourrait parier sur un retour de la tectonique, pas moi). Sans révolutionner quoi que ce soit, mais le duo semble étranger à cette volonté, l’album vient raviver chez nous des souvenirs (n’est pas ce que nous aimons dans ce style d’entreprise, mais n’est ce pas le dernier clou enfermant les illusions, car comment éviter que nous nous retournions vers nos fondamentaux de l’époque après que l’eau nous soit mise à la bouche.).
Le chant n’est pas sans nous rappeler Ferghal McKee le chanteur de Whipping Boy pour lui (ALL That It Takes), pour elle une teinte très Cinerama (celui de David Gedge) ou Stereolab (Like Always).
Comme une madeleine de Proust pour tous ceux qui repensent à cette période sans pour autant vouloir s’imposer le retour sur scène des anciennes gloires maintenant au cheveux grisonnant pour certains, au ventre bedonnant pour d’autres, ou les deux pour une bonne partie, cet album de Para Lia est une procuration viable (Yellow Rose vous fera replonger sans que nous n’y prenions gare.) pour une plongée dans cette douceur (quand elle n’est pas sujette au gâtisme), la nostalgie.