Dans l’ombre des grands noms de la musique électronique des années 1990, l’album LoonyChip Classics de Bobvan est une perle underground qui a su tisser des liens uniques entre le Pop Art électronique de groupes comme Art of Noise ou Coldcut et l’approche expérimentale de Pierre Henry.
Cet album publié initialement en 1991, explore (le sourire en coin et la mèche au vent) un monde sonore riche et profondément personnel. Bobvan mélange avec audace les éléments de synthétiseur caractéristiques des collages d’Art of Noise à des rythmes et textures rappelant le Telex de Spike Jonze, tout en intégrant des techniques expérimentales dignes de Pierre Henry. Cette fusion crée un paysage sonore qui, tout en étant influencé par le passé, semble plonger bravachement dans l’inconnu.
L’approche de Bobvan en matière d’échantillonnage est particulièrement épatante. L’album puise dans un éventail éclectique de sources, des bruitages aux classiques de la musique, réinventés avec une créativité brute. Chaque piste est une découverte, un chemin inexploré dans l’univers des sons qui n’a pas peur des voies sans issue.
Le morceau Fulaniize est peut-être le plus représentatif de cet esprit Indiana Jones du collage musical. C’est une composition qui brise les conventions, où des montées en puissance et des chutes inattendues créent une expérience d’écoute à la fois déroutante et envoûtante.
Thématiquement, l’album joue avec les contrastes : passé et futur, organique et synthétique, ordre et chaos. Il invite à une réflexion profonde, non seulement sur la musique elle-même, mais aussi sur son rôle dans un monde en mutation.
Cet album, bien que méconnu de la plupart des mélomanes, demeure une référence essentielle pour les connaisseurs et les amateurs de trésors cachés dans l’histoire de la musique électronique.