Membre du trio noise Film 2, du quartet electronico-expérimental Tanche, ou encore de la formation jazz Inuit Pagoda, Jonas Albrecht est une figure de la musique électro helvétique. Avec sa dégaine qui irait de Brian Eno période Talking Heads, à Julian Cope période 5 O’Clock World, il se présente à nous tel un chaman, qui par une rythmique endiablée, tente de nous envoûter. La chance de votre serviteur, c’est que son état physique ne lui permet pas encore de jouir d’une postule debout sur une longue distance, car sinon la chute serait inévitable. Ayant le même effet que l’ancêtre du cinéma à 360 qui squattait les coins obscurs des fêtes foraines, il se joue de notre gravité, rendant obsolète la moindre prise de substance alcoolisée ou de stupéfiants. Les quatre morceaux sont introduits comme un titre des Flaming Lips dans le métavers. Ensuite ils prennent leur envol aux milieux de sources rythmiques venant des quatre coins du globe (je sais quatre coins pour un globe c’est étrange, mais le disque provoque cela aussi) s’étirant jusqu’à plus soif, finissant par devenir une substance narcotique, engendrant presque chez nous des céphalées désagréables, mais que nous aimons pousser au maximum (qui a écouté très fort la série SYR de Thurtson Moore et sa bande a en lui ce souci du masochisme auditif). C’est long, c’est répétitif, parfois désagréable à l’oreille (mon chien, pourvu d’oreilles démesurées, a voulu se les manger pour ne plus sentir le son passer), mais pas inintéressant. Liecht, Leib, Lust, Lack, comme les 4 L d’un désir pas toujours partagé.