> Critiques > Labellisés



Comme quoi tout va vite dans le circuit musical actuel, même pour les structures indépendantes. Il y a de cela moins de dix ans, la sortie d’un album de Tortoise, l’éclairé TNT, avait la même couverture que les sorties actuelles de Animal Collective. Tortoise ne devait pas sauver le monde, il devait le rendre juste plus intelligent, voir carrément intellectuel. Alors soit la fumisterie éditoriale de certains hebdos a fait plonger la tortue, soit le monde voulait pour ce qu’il est, un appel d’air culturel, qui garde les courants nauséeux pour une énergie vitale. Ne cherchez pas donc, la couverture médiatique de ce nouveau Tortoise est au niveau du néant, pas une couverture, et un nombre de lignes réduites. Et pourtant. Après un album qui aura permis au groupe de toucher du doigt la fausse route, c’est un retour fracassant qu’entame les américains. Incisif peut être comme jamais, jouant des partitions de jazz comme si Mamie Mo Tucker supervisait l’enregistrement, le groupe se taille un nouveau costume, toujours chez le tailleur post rock, mais lui demandant de mélanger les tissus (Gigantes), de pêcher dans le vivier de la draperie mondiale. Comme une sono mondiale qui s’ignorait, la phratrie Tortoise joue à l’élastique avec sa « sériosité » passé, se rapprochant à une distance plus que raisonnable de groupe comme TV On The Radio. Etonnant de relâchement bruitiste (Yinxianghechengqi), Tortoise repose notre mémoire (Charteroak Foundation), dressant un bilan jouissif de ce petit apocalypse dans ces structures mathématiques. La carapace se fendille de partout, au plus grand plaisir de son occupant. Retour en grâce.




 autres albums


 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.