Nous sommes Samedi matin, l’ambition consumériste de mes congénères les entrainent irrémédiablement vers ce qui va un peut plus les rapprocher du chien tenu par la laisse du crédit, et moi je me la coule douce, un tasse de café, une tenue décontracté, une épouse s’adonnant à la pratique culinaire, une fille se reposant après un biberon goulument ingurgité, et comme caresse dans ce monde qui va trop vite le disque de Grand Archives, la manière la plus tranquille et soyeuse d’aborder le week end.

Ce quintet a ce je ne sais quoi des Beach Boys, ce don des harmonies vocales des Bee Gees, et cette modernité incluse dans des chansons que Dylan aurait enregistré avec le Everything but The Girl des débuts, le tout avec en ombre bénéfique, celle du soleil à peine voilé de Calexico. Entre country et Folk, » Keep In Mind Frankenstein » est un disque entre le petit déjeuné et l’apéro lège, une immersion sans poussière, comme si le temps pouvait bien passer, sans que nous le sommions de ralentir. Tout à la fois puissant dans ce qu’il dégage en pulsion émotionnelle et pointilleux dans l’exécution de ces chansons, le quintet signe une œuvre à vous faire détester la nuit. Un disque pour un matin en douceur.