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On entre modestement dans ce premier véritable album de Carton Sonore, projet musical aux allures de bande-son imaginaire. Quelques notes de scie musicale planent sur un field recording urbain. Puis, arrivent les premières mesures de « the mexican roads » et l’on se trouve tout de suite projeté dans un univers aussi beau et original que celui que Simon Jeffes avait construit à l’époque de son projet Penguin Cafe Orchestra. Sur des riffs simples et enjoués, s’envolent des mélodies subtiles jouées au violon, au piano-jouet ou au charango (je vous laisse chercher sur wikipedia l’origine et la nature de ce cousin du ukulélé…). Je ne saurais ainsi trop vous prescrire une bonne dose de « moonlight puddies » ou de « earthbeat » pour ensoleiller vos dimanches matins pluvieux (et dieu sait qu’on en a besoin en ce moment !).

Et puis… et puis si on se laisse d’abord agréablement porter par l’ensemble, on finit par être – sincèrement – touché par cette émotion fragile et profonde qui émane des compositions. La voix lointaine (seul petit bémol de la production du disque, puisque l’effet est un peu trop marqué) nous conte des histoires où la déambulation est finalement plus importante que la destination.

Enfin, au-delà des vertus mélodiques de ces « Kind regards from the land of wander », le résultat d’un véritable travail de recherche sonore est aussi proposé comme dans la conclusion de « hilltop » qui m’évoque des enchevêtrements harmoniques comme en a enregistré Philip Glass dans ses premiers enregistrements ou bien encore dans les palettes offertes dans « vodka violette » ou « uku ».