> Critiques > Labellisés



Souvenir de jeunesse : je suis dans un bar de Caen réputé pour sa faiclité à accepter des concerts (et à super mal accueillir les artistes). Cette fois, ce sont des Américains qui font du punk et tous mes postes sont ultra fans. C’est Against Me ! Et c’est une claque. La voix est éraillée et souvent fausse. Mais il y a le plaisir, l’énergie, l’humour, les mélodies, ce truc qui fait d’Against Me ! Une référence au même titre que Hot Water Music.

Le premier album, voilà douze ans, invoquait Axel Rose. L’année précédente, ils sortaient ce qui reste un monument et qui s’écoute la petite larme à l’oeil et le poing levé (l’autre main portant une bière), leur EP acoustique. Soupir, désespoir, vieillesse, on vieillit et les genres et sous genres se sont multipliés dans le punk, le hardcore, et puis on avait abandonné le truc, il y avait la signature du groupe sur une major, tout ça, jusqu’à ce que le nom résonne de nouveau à nos oreilles lorsqu’on a appris que le chanteur Tom Gabel était devenu Laura Jane Grace. Et le titre de l’album prend tout son sens : une majorité des membres du groupe a filé, la chanteuse évoque dans son album ses interrogations sur sa sexualité, son entourage, la disparation (dans le sens effacement), la mort, ce qu’elle est ou non, avec sincérité et un son bien punk. La dysphorie de genre donne son nom à l’album et fait partie de la vie de la chanteuse qui a dû sans cesse s’interroger depuis son adolescence sur la route à suivre : homme ou femme ? DIY ou major ? La révolte ou le dos plié ?

Avec cet album concept très moderne autour des transgenres, Against Me renaît de ses cendres dans l’émotion sans tourner le dos à un passé punk.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.