La sixième folie, c’est un jolie titre, et un sentiment malsain, un va et vient de doutes entre ombre et lumière, la sixième folie pourrait être passion, ou maladie, les deux choses fusionnées, peut être. Laquelle de ces deux tendances, toute aussi valable l’une que l’autre, s’égratigne le long des rues humides et froides de Malmö, celle qui cherche la brulure contre le froid, ou celle qui cherche la muse dans les pluies.
Surement qu’un peu de tout, du besoin de poésies comme de chaos, de mélodies comme de colères. Scraps of tape est une entité a multiples têtes, mais un même corps, et chacune dandine sa démocratie a tour de rôle, l’un a ses touches de peintre romantique, l’autre de fier écuyer de Metallica, page de noise-boys, derrière l’autre fait mémoire de folks rituelles, et pour aussi étrange qu’il paraisse, cette bête n’a qu’un corps, parfois trop dur, parfois trop fou, mais ce n’est la que mon gout qui parle, et je ne serais pas Saint George, pour moi, que gagne le dragon, qu’il soit victorieux, simplement parce qu’il faut de ces expériences presque spontanée pour faire des pas en avant.
Il est difficile pour ma culture musicale chercher des raisons a ces musiques, et pourtant, quelque chose m’attire, cette ambigüité entre bruit et arpèges, ces scientifiques soniques qu’on imagine totalement courbés sur leurs guitares, la tète mise dans le bois même, ce chanteur émulant Plant dans ces temps hors temps, le batteur échevelé derrière une armée de futs, dans une pièce minuscule peuplée de fumées, chacun a l’égard de l’autre, mais chacun coude a coude, une certaine image d’un rock millénaire, où chacun avait un nom et un son, une amalgame volatile d’une certaine idée de composition épiques, étrangement et talentueusement nouées, rock entre saleté et trop léché, ou Log Cabin rafraichie des décennies de sons trop propres a coup d’intelligence musicale. Oui, la sixième folie est un jolie titre, a la recherche d’une quête, d’une croisade, de cette douce décadence, d’une folie aussi rageuse que somptueuse, ce n’est pas, je l’avoue, la beauté retrouvée, mais, la folie, n’est elle parfois belle ?