J’avais deux solutions pour commencer cette chronique, et ne sachant pas choisir, je me suis décidé à vous proposer les deux. J’ai d’abord souhaité vous faire rire autour du jeu de mot grotesque d’Elba le beurre, mais cette solution n’allait pas faire une motte. L’autre était de rapprocher « Elba » de l’ile qui verra Nicolas Sar…..euh Napoléon s’exiler de marbre ou de force, mais j’avais du mal à voir le lien entre le nain acariâtre et cette jeune et joli américano Hollandaise qui n’a probablement qu’un défaut qui est de s’habiller chez nature et découverte.

Le lien est certainement à chercher dans l’absence pour elle d’un point d’ancrage qui serait sa patrie, et de naviguer d’un point à un autre avec un sentiment bien légitime, de ne plus avoir de vraies racines, ce qui pour une jolie plante comme elle est un comble.

Musicalement Laura Jansen dispense une pop de bonne facture, s’accompagnant quasi exclusivement de son piano, les orchestrations derrière servant à éviter de voir en elle une nouvelle Tori Amos. Subtilement produit, sans grosse cavalerie sonore pour nous faire passer Waterloo pour une victoire, ce disque est aussi l’occasion de croiser un chanteur presque fantôme tant son absence se fait ressentir, le génial Ed Harcourt le temps d’un « A Call To Arms ». Les chansons s’enchainent sans déplaisir, sans jamais que notre envie de donner des coups de bêche se face sentir. Je reste quand même perplexe face à la reprise du « Small Town Boy » que je tiens pour une des plus belles chansons que je connaisse, débaptisé ici « Small Town (Come Home) », mêlant le chef d’œuvre de Bronski Beat avec un single des Fine Young Cannibals, un truc à vous envoyer directement à l’isolement.

Mais comme l’ensemble est une amicale promenade champêtre sans jamais tomber dans le bucolisme niais que Zazie pourrait facilement nous offrir, nous serons indulgents avec Laura et son deuxième album verdoyant et mélancolique.