Sophie Hunger…Et désormais Anna Aaron…Une autre chanteuse suisse précieuse. Empruntant les mêmes chemins de traverse. Explosant, de la même manière, les frontières musicales. Creusant des sillons d’une beauté déchirante. Qui se répandent pareilles à ces lueurs, au parler tellement sombre, qu’il en devient parfois l’épilogue de quelque chose. Le passage étroit où l’on pressent l’impensable, où l’on tente de croire que l’heure à venir sera plus douce. Qu’elle ne sera pas la compagne endurcie de nos peurs. Inanimée, alors que le mouvement de la ville tient encore debout. Ce décor, c’est un visage au réveil, des lèvres posées sur un front. Pour en chasser les sombres pensées. Ce repère des périls, qui glace et écrase sous le poids de sa conduite. Alors que c’est une fine pluie de soie.
Ils sont jetés dans la colère, des couleurs éteintes. A moins qu’ils ne soient l’outrance. L’espace absent, que rien ne remplit. Sauf de remords s’ébrouant dans ces voyages. Musique éprise d’un visage perdu dans les flots mécaniques, l’esprit heureux de s’arrêter un jour de penser. A toutes les entraves, les fils jamais sectionnés. Cette admirable machine que l’on tue à petit feu, comme l’on rompt avec sa terre, les siens, son autre. Au moment juste de se fermer. Malgré la soif et les immeubles à contempler. Ceux que l’on jette sur la toile.
Comme son crépuscule.
Eprise de ce
danger, frappant
toutes vies et leurs
lieux introuvables.
Un objet debout,
mais qui s’évanouit
au passage d’un
temps confus,
ces contours
effacés par l’
invincible, la nuit
à son triomphe.
Les rues comme des
rayons interminables.
Son regard cruel,
le geste sûr qui
me pousse en avant,
malgré moi, les
jambes…Un
élancement…N’
importe, je l’ai bien
cherché…Je ne le
trouverai pas. Ou si
peu, ou trop tard.
Ou encore attaché
à ses manques. Ce
qui me manque, ce
que j’ai laissé. Acquis
de nouveau de ces
murs longés, par la
force, volonté aveugle.
Pendant que le vent
désormais engendre
une offense…Faite
aux vies introuvables.