Derrière Lomostatic on retrouve Arnaud Boyer dont le chemin a déjà croisé à plusieurs reprises avec bonheur celui d’ADA par le biais de ses autres projets : Tara King th. (pop psychédélique), Bee Tricks (rock).
Lomostatic, projet que Arnaud Boyer présente lui-même comme essentiellement studio, fait la place belle aux motifs électroniques, boite à rythmes et autres boucles cinétiques et cinématographiques ; par exemple sur le très beau « songe creux » ; l’hypnotique « Rien ne va plus » ; la lascive « danse charnelle » ou l’inquiétante « sentence » finale.
L’ensemble évoque parfois Laudanum pour l’éclectisme, Abstrack Keal Agram pour la science des rythmes saccadés, addictifs et hypnotiques entre pop, rock et hip-hop. L’album pourrait s’arrêter là et constituerait déjà un ensemble plus que respectable. Et pourtant, « Sequence2 » passe encore un autre niveau (voir deux) avec l’apport de Olivier Depardon qui vient poser sa voix sans pareil pour trois uppercuts aux textes bruts et viscéraux. « çà s’est passé » présent sur le volume 35 :
« Emmanuelle », troublante déclaration d’amour torride, retorse et stroboscopique
Et enfin, « C’était hier », bombe à fragmentation émotive au texte à la beauté incandescente.
J’en ai encore du sang sur les nerfs
C’était hier
Comme un défi une limite
J’en ai encore du sang sur les nerfs
Jusqu’à mon oreille à travers ma tête
J’en ai encore
Assez, pour frapper la glace contre terre
Assez, pour trouver la main qui écrit et cogner le cœur
C’était hier
Quand la nuit se trainait quand nos pieds se perdaient
Ivres dans le vide, ivres dans le vide
C’était hier (…)
Jusqu’à ce que se ferme
Compte tes rêves compte les diadèmes, les mains mortes
Au réveil j’en ai encore le gout dans la bouche
Compte tes rêves, Encore la gorge qui se tord
Compte les mains mortes le temps sur la grève qui nous emmène
C’était hier
Comme un défi une limite
J’en ai encore du sang sur les nerfs »
« Sequence2 » se clôt « Un peu plus tard » après une dernière respiration aérienne par « une sentence » sans appel pour la tribu ADA : A DECOUVRIR ABSOLUMENT
Sans oublier la très belle chronique de l’excellent dernier album de Olivier Depardon :