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D’abord, d’abord il y a ce léger soubresaut qui donne vie aux plus infimes veines, ce minime frémissement qui serpente a l’orée des épidermes, et dresse, comme l’on dresse une armée aux croisades, les poils, uns a uns, des blitzkrieg de chaque pores. Je crois, je crois que tout débute sous les ongles d’un index, puis poursuivant les phalanges, s’étends par les deltas de nos poignets aux bras, puis des bras aux omoplates pourtant si dures, tant dures qu’aucunes ailes semblaient s’y développer. Ensuite, c’est l’échine qui se contagie, filles des feulements matrice des soupirs, et de là s’enflaient les côtes jusqu’à en exploser d’ampleur. D’autres diront que tout part de la nuque, une petite décharge comme un courant d’air en pleine canicule. D’autres diront que le cœur est le vrai quai de départ, et puis tous seront d’accord avec le destin du séisme. L’âme. Tout circulait sur le flanc de la peau, la contagion de l’émotion, la peste qui souligne les échardes et les cotons. La peau est un canal qui relie l’anatomie et l’air, et le vif choc électrique empli d’un coup le monde, tout cet extérieur impalpable, toutes ces craintes, ces nudités. Le soubresaut se fait secousses, l’armée se fait meute. C’est alors sentir la respiration des mondes dans le cou, juste derrière l’oreille, cette douce sensibilité qui se réveille en feulant la densité de l’espace. Il y a dans tout ce parcours long de tout un disque, un point commun que l’on peut nommer paix comme peine, que l’on peut définir comme envol et comme chute, n’y a-t-il une infinité de sensation ? Du bien et du mal traitent toutes les chansons, d’amour et de haine, du rouge et du bleu. Mais des expressions et impressions, dans toutes les possibilités, je pioche, je prends kaleida, leurs sons portent mon nom, et cela me fait frémir, chair de poule, chair a canon. Leur voix portent mon nom, leurs tambours ont mon rythme cardiaque, leurs claviers portent mes bagues et leurs mots sont mes carnets d’identité. Cicely et Christina, sont les lois de mon instinct, deux normes aimantées à mes souhaits, deux taches de naissances qui dessinent des plans de Londres jusqu’à mes entrailles. Des autoportraits mentis, certes, mais si ressemblant a mes visages, ces deux filles contrastées si unies dans leurs visions, qui se sont soudées a l’ombre de grandes comme Roisin Murphy et dont l’un des titres s’exprime dans le film "Atomique blonde", posent enfin sur toile toutes mes facettes et nombreuses des vôtres, puisque tout ce que vous allez ressentir dans leur art est un morceau de tissus déchiré de vos esprits, de vos fantômes, de vos envies, de vos peurs, chaque sonorité sera l’enregistrement dans vos liquides amniotiques, le sillon gravé in-utero, l’acte de naissance. Il est incroyable qu’en 11 (12 si l’on compte cette reprise du 99 Luftballons), on retrouve tous nos os assemblés comme la parfaite charpente qui soutiens les bons et mauvais moments. La voix de Christina est celle de nos mères, de nos héroïnes, de ces blessées de cœur ou de guerres, de ces cris de force et faiblesse que l’on oubli trop souvent de lâcher. Si le soul est de Christine, l’art de Cicely, est celui des organes, des viscères, de la chair, de puiser dans la matière, les contreforts de la voix. Titre par titre, serait briser un a un les os, laisser échapper la moelle épineuse, perdre l’identité, revenir a des cases ou nommer des Florence and the machine, des Lisa Gerrard, ou retomber sur des London grammar. Non, ceci va plus loin qu’une suite de chansons, c’est une poursuite de l’existence de chacun, un disque de vies, un disque à vivre, une lueur faites sur nous.




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