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Ici la récolte des champignons a beau être terminée, je vois encore ce trésor sentant bon l’humus pointer son nez sous les feuilles mortes qui pourraient se ramasser à la pelle. Sans aucune connaissance en la matière, j’ai une fâcheuse tendance à vouloir les cueillir et tenter d’en faire quelque chose en cuisine, loin des recommandations de la corporation des pharmaciens. En prenant une bouchée, je sais que je risque le pire, aussi le meilleur, mais également de croiser Hémisphère Sud. Car comment cette musique, comment ces titres ont ils pu être inspiré sans la prise d’un champignon aux vertus non codifiées dans le grand livre de la pharmacopée. Entre psychédélisme débridé et marsupilien, pop échevelée et lettrée et bouffées délirantes, et mélodiques de chaque instant, le trio composé de Thomas Ghazi, Benoit Berger et Martin Vidy, nous projette dans un univers étrange musicalement, mais aussi littérairement, entre phrases scandées jusqu’à l’ivresse (pas sans nous rappeler Katerine) et aphorisme (A Quoi que ça sert d’être embêtant, si tu n’y crois pas), entre écriture automatique et recherche stylistique, même involontaire. L’importance donnée à la rythmique en dit beaucoup sur ce projet qui semble se battre contre une horloge (peut-être biologique !!!) se jouant d’elle dans un cache-cache délirant et machiavélique (une version européenne des Flaming Lips), nous faisant parfois perdre nos points cardinaux (L’Enfer). Album étonnant, il n’est peut-être pas bien tombé l’année du grand chambardement, mais il sera toujours dans notre tiroir, à porté de main, quand nous serons en pénurie de champignon. Hallucinogène.




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