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Inaniel n’est pas fait pour un webzine comme le nôtre. Nous avons un gros problème avec lui, et nous sentons que la rencontre pourrez être explosive, les reproches fusant à la vitesse d’un coup droit qu’un joueur de tennis reconverti avec des années de boxe. Le problème est double et est en lien avec les rapports que nous pouvons avoir au temps et au plaisir. Avec Inaniel Swims nous avons une notion de plaisir qui dépasserait presque un vert de menthe fraiche, alors que les climatisations claquent les unes après les autres sous l’effet d’une chaleur torride (chronique fiction). Depuis que nous l’avons invité sur une de nos compilations, ses chansons entrent les unes après les autres dans notre panthéon intime, nous rappelant les meilleures heures d’un Baby Bird dans son nid de fortune. Pas une journée sans nous replonger dans cette cathédrale du cool (Sebadoh était la cathédrale du grunge suivant Viviant). Alors vous me direz, c’est quoi le problème ?

Le problème c’est que les productions du Inaniel semblent se suivre à vitesse proportionnellement égale à la lenteur avec laquelle nous sommes capables de réagir à un disque. Car je décidais enfin de vous parler de ce EP qu’une enveloppe tomba sur mon bureau, livrée par un rapace reconverti dans la livraison de lettre et de colis pendant les grèves en relation avec la future ex loi travail. À peine je voulais vous dire combien ce EP « Wainting For G . » (dans une forme d’égocentrisme, j’ai même cru pendant un instant que c’était un appel à ma pauvre personne) était rafraichissante et complètement indispensable, pour peu que l’on aime le faux lâcher-prise, la vraie écriture solaire. Avec Sorry Sorrow Swims (les fans des allitérations viennent de trouver une confrérie d’adoption) Inaniel Swims a enregistré 5 morceaux dans le studio de Greg Ashlay, dans le cadre d’une tournée aux Amériques.

Ces cinq perles ne révolutionnent pas la musique, par contre ils sortent celle-ci de son carcan, lui fait prendre un air frais, une cure où la mélancolie à des pâquerettes derrière les oreilles. L’ensemble parait improviser, et d’ailleurs si c’est le cas nous pourrions rajouter un adjectif supplémentaire au travail d’Inaniel Swims, le génie.

Voilà, donc même si ce n’est pas raisonnable, l’addiction est trop forte, et le bonheur que cette musique procure effacera les timings non tenus, la sensation d’être en retard par la faute (grâce plutôt !) de chansons qui respirent la vie. La suite arrive déjà.




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