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Olivier Rocabois est de retour après un premier album - sorti l’année dernière sur le label Acoustic Kitty - particulièrement remarqué et salué par la critique.

Sur la pochette de Pleasure is Goldmine, le Vannetais ne cache pas son âge, il a la quarantaine bien sonnée, porte avec panache rouflaquettes, moustache et calvitie, et nous rappelle qu’il n’est jamais trop tard pour percer dans le game (on se souviendra que le pochetron lucide Bukowski a longtemps attendu d’être publié).

Si, d’un point de vue esthétique, Olivier Rocabois évolue dans un tout autre registre que Hank, il a de son art cette même approche jouisseuse, transmettant à l’auditeur sa propre jubilation et ses manies érudites ; lire Bukoswki donne envie de se saouler à mort et de tirer son coup sans penser au lendemain – la satisfaction des sens comme Graal assumé, telle est la ligne directrice d’un Pleasure is Goldmine court et néanmoins foisonnant.

Et c’est ainsi que, sans complexes et sans retenue, Olivier Rocabois tisse des pop-songs luxuriantes, entre citation et dévotion, convoquant les esprits des thuriféraires du genre, les Zombies, les Kinks, le jeune Bowie et, plus proches de nous, The High Lamas ou The Divine Comedy, pour une orgie d’harmonies et de mélodies cristallines qui font mouche à une époque où la musique populaire est peu aventureuse.

L’armée des malingres à col roulé et coupe curly, qui jouent (à deux doigts) du synthé MIDI en annonnant des sophismes, devrait en prendre de la graine : l’existence d’un Olivier Rocabois, garant d’une musicalité et d’un savoir-faire en perdition, que l’on sent vraiment amoureux de son art, est un pied de nez à la génération de millenials paresseux et flasques qui monopolisent de leur mollesse moraliste les écrans vides qu’ils regardent sans rien voir ni entendre.