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Mendelson qui s’arrête, Bruit Noir qui nous parle de 2023, Dominique A qui se verdit et Michel Cloup qui reprend là où il avait commencé, replongeant dans ses travaux de jeunesse, retrouvant une forme de naïveté, que certes, le constat amer de la société, empêche de véritablement s’exprimer ... Décidément Lithium, le futur or de notre humanité, est avant tout pour nous le plus grand label de l’histoire de la France des hypersensibles.

Pour ce nouvel album en solo (Résurrection), l’ancien taulier de Diabologum, Lucie Vacarme, Peter Parket Experience, Binary Audio Misfits, Panti Will, Michel Cloup duo, revient seul, préconisant de lâcher prise pour mieux se laisser porter par des turbulences, quitte à se cogner, mais avec une note artistique maximale, alignant les backflips et les arabesques physiques, s’amusant probablement comme jamais.

Il pose les bases, faisant des clins d’œil au rétroviseur de son « Ambulance » (« Quand j’ai ouvert les yeux » sur « En Attendant Demain » ), se proposant de venir vous emmener pour une urgence, qui si elle ne trouve pas le moyen de quitter son propre chaos, tente au moins de l’expliquer et de lui proposer un nouvel idéal (superbe adaptation et reconstruction avec « l’internationale 2022 » ) même si le mot est illusoire dans la France du débat permanent stérile et explosé contre les murs des certitudes imposées et contre la « misère intellectuelle ».

Punchy comme peut être jamais, Michel Cloup tente aussi d’exorciser tout, même son ennui ( dans « Lâcher Prise » il essaye de le massacrer après avoir traqué la fièvre. ) nous invitant à jouer avec lui à cet exercice de haut vol (introspection) tabassant le vide pour tout faire résonner. Il taquine (« Brûle Brûle Brûle ») n’oubliant pas que la peste brune est à nos frontières, et que l’odeur de cramé commence à devenir notre parfum, et qu’il est salvateur de faire changer l’air via une rythmique endiablée, comme le ventilateur contre les idées noires et pestilentielles.

Touchant à l’extrême, comme quand il fait écho à « Notre Silence » sur le sublime « dix ans » pour un départ que j’expérimente douloureusement, personnellement depuis six mois. Vivre avec les manques comme celui de Joseph Ponthus sur « Ciao Bye Bye », écrivain dont il aura adapté le livre choc « à la ligne » (il sera toujours temps de mesurer la justesse et la force de ce livre.) avec Pascal Bouaziz. Vivre avec l’inexorable (« Vieillir » à l’expérimentation fraîche dans l’esprit) en s’autorisant à penser que l’on peut se bonifier avec le temps, même si tous les paradoxes sont alors des leviers de vie.

C’est en se replongeant dans son passé, dans une naïveté sage mais libérée, que Michel Cloup signe son album le plus percutant et le plus ouvert, immédiat et profond. Il nous ouvre les yeux pour commencer et nous quitte sur une introduction, celle de la « Bank Generation » comme pour remettre des épices, mettre du carburant inflammable dans le bolide de Michel Cloup, acrobate sensible et rageur. Époustouflant.




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