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Ils ont un look à soi être aspergés de lacrymaux par des CRS français qui les prendraient pour les protagonistes d’un futur black block, ou de participer à une scène alternative dans le cadre du Hellfest. Pourtant, nos cinq musiciens originaires de Venise, ne font ni dans la violence, ni dans l’entrisme musical, certes amical, mais un rien brusque pour nos oreilles. Luca CasteIIaro (voix & Guitare), Giuseppe Brunetti (guitare solo), Leonardo Sebastiani (synthés et claviers), Stefano Anoè (batterie) et Avise Scarpa (guitare basse) forment plutôt un groupe de néo-psyché puisant fortement dans la new wave la plus fréquentable. Entre atmosphères des années 60 rendues presque inquiétantes sous la férule de David Lynch, mais également d’une vague plus noire de la musique des années 60 et de l’after punk, le quintet se forge une identité musicale qui va bien au-delà de l’imagerie inquiétante de l’artwork du disque. Il y a quelque chose de lysergique dans ces neuf morceaux, neufs envolées qui projettent tout autant au centre d’un fjord majestueux, qu’en haut d’un promontoire surplombant un océan déchaîné, que dans une messe paganiste orchestrée par des adeptes d’un post rock en phase de rémission vers une musique plus altière et moins démonstratrice. C’est pour cette raison d’ailleurs que le groupe s’appelle Karma Voyage, combinant deux mots qui emploient le même vecteur, pour la même direction, celle à la fois de la découverte de soi et celle de la découverte de l’autre. On reste sans voix face à ce lyrisme jamais pompeux (la voix de Luca a de quoi vous filer le frisson sur plusieurs générations.), cette massivité qui a la dextérité et la grâce d’une gymnaste sur la poutre, comme une version dark et plus rapide de Sigur Ros. Non, ce Karma ne sera pas arrêté par la police, mais nous fera partir en voyage.




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