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Ne disposant pas d’un batteur attitré, le duo Peter Kernel, soit la chanteuse canadienne Barbara Lehnoff et le guitariste suisse Aris Bassetti, sur son nouvel album - le malicieusement nommé Drum To Death, qui fait suite à The Size Of The Night, paru il y a cinq ans déjà – en a tout simplement invité onze ; il s’agissait pour le duo d’expérimenter et composer à partir des pistes de batterie que leur ont adressées Beatrice Graf, Domi Chansorn, Ema Matis, Bernard Trontin (The Young Gods), Cosmic Neman (Zombie Zombie), Tam Bor, Hugo Panzer, Julian Sartorius, Kevin Shea (Lydia Lunch), Simon Berz et Simone Aubert (Hyperculte). Si l’ensemble est éclectique, incluant parfois des sonorités exotiques, et les formats hybrides (les structures des chansons échappent au classique couplet / refrain), on retrouve bien dans Drum to Death ce qui fait le grand charme de Peter Kernel, c’est à dire une tension primale étirée à son maximum mais jamais n’explosant (la colère est froide), ainsi que cette forme d’européanité urbaine arty portée par un chant mixte reconnaissable entre mille. Bientôt vingt ans que les aventureux et exigeants Barbara (en solo, elle est Camilla Sparksss) et Aris (producteur du premier album de Kety Fusco) nous font chavirer (WOW mérite carrément son nom) – en concert, ils sont fabuleux donc s’ils passent à côté de chez vous, n’hésitez pas une seconde et, en attendant, si Drum To Death n’est pas l’œuvre la plus accessible de leur discographie, elle en constitue un passionnant ornement.