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Si Les battements d’aile, le nouvel album de la poète, peintre et chanteuse Jeanne Morisseau, s’ouvre sur le ténébreux L’eau qui coule en moi, folk rock à la chamanique scansion (« Vagabonde, sont longs tes cils / Yeux oblongs sont immobiles / Si moi je sonde le fragile / De ton moi, la musique en toi »), le titre inaugural en rien n’augure des riches contrastes et infinies nuances ici déclinées en seize morceaux lettrés, composés avec le multi-instrumentiste Christophe Jouanno, ce dernier travaillant en parallèle sur le futur projet de Fred Signac : qu’il s’agisse de récitations apaisées / habitées, sur fond de guitares électriques réverbérées et d’arrangements aventureux (Tous univers, Rêves de Hongrie), ou de tortueuses et magnétiques complaintes qui prennent aux tripes (Les lettres mouvantes, Les élans), il se dégage de l’ensemble une implacable mélancolie, brodée d’accords mineurs, de lacérations blafardes et d’harmonies au bord du murmure. Sur quelques titres, Philippe Tiphaine (Héliogabale) joue de la six-cordes, tandis que Jean-Charles Versari himself se charge d’enregistrer les voix : indéniablement, entre chien et loup, canyon et ruelle, folk et rock, l’ambitieux Les battements d’aile lorgne vers l’americana, Jeanne Morisseau se faisant l’expérimentale (et moins amère) cousine d’une Patti Smith réconciliée avec la lumière. « D’un cœur las de tendresse intranquille sans cesse / Vains ces battements d’ailes oppressés qui empressent / Dans mon âme, un répit, un flou, un flot, la chance »




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