> Critiques > Labellisés



Si vous croyez qu’on a le coeur à la marrade. Louis Barrel est mort. Assassiné. Thomas porte le chapeau pour l’heure mais on voit gros comme une maison que Céline va lâcher Vincent et le désigner comme le coupable. Pas cool. Audrey ne joue pas dans " Plus Belle La Vie ". D’abord parce que sous le patronyme se lovent quatre musiciennes ; ensuite parce que ces Suédoises ne parviendraient pas à travestir leur accent en Mistralien. Qu’on se console, Visible Forms (Sinnbus Records/ La Baleine), leur premier long format après l’Ep homonyme paru deux ans plus tôt, offre autant de raisons de se réjouir qu’un nouvel épisode de la série phare de France 3. La trame narrative épousée par ces neuf titres est tout aussi ténue : l’introductif et délicieusement cotonneux " Mecklenburg ", qui se déploie avec grâce sur près de cinq minutes, tient de l’évocation musicale d’une romance heurtée, " Six Yields " prévient que la réconciliaiton nécessitera du temps et " The Significance Of Being Overt ", ses harmonies de voix spectrales, ses cordes et trompettes scintillantes , la cèle. Les acteurs enfin, Rebecka Kristiansson, Victoria Skoglund, Emelie Molin et Anna Tomlin, jouent juste. Chaque note de cet indie-rock vaporeux et patient semble pensée et comme constitutive d’un plan visant à la rédition de l’auditeur étourdi après que l’on a convoqué la gamme complète de ses émotions. Seven Sisters (Monika Enterprise/ La Baleine), successeur du 10’’ " Can’t Tape Forever " qui fixait les obsessions DIY de Milenasong, laissera également le bienheureux qui s’y plongera, pantelant de plaisir. L’electro-folk de celle qui naquit Sabrina Milena de parents norvégien et slovène, tient en effet du ravissement. Seven Sisters convoque l’esprit embrumé des tenant d’un acid-folk sixties instruit, Pearls Before Swine et la clarté des compositions d’une Vashti Bunyan. Douze titres mutants qui empruntent autant au folklore norvégien qu’anglais, à la poésie crayon de papier qu’à la science du bricolage numérique. Très certainement l’une des plus convaincantes sorties du label berlinois Monika Enterprise, dont on mettra en lumière la piste deux, " Casey On Fire " fiévreuse course au pas, le tortueux " Lily Wyatt " joliment arrangé ou le faussement apaisé " Something Else ", Sevens Sisters, mixé par Bernd Jestram (Tarwater) épaulé par Jeff Tarlton, rappelle s’il en était besoin que le quatre-pistes reste une impeccable école de composition. Maps enregistre lui sur seize pistes mais s’y entend également pour trousser d’aériennes mélopées electro-pop aux qualités mélodiques évidentes. Start Something (Last Space/ La Baleine) compile ses deux maxis vinyles autoproduits sur un premier mini album très plaisant qui invite à la rêverie. A l’image de la pochette à la Vasarely, le bien nommé Start Something offre aujourd’hui sa géométrie musicale abstraite à l’appréciation du plus grand nombre. Tantôt courbe (le tubesque " Lost My Soul ", sympathique exercice d’électro volatile qui s’élève en mélodieuses circonvolutions), parfois droit (" Spark In The Snow " et sa rythmique linéaire), le trait dessiné par l’Anglais semble le chemin le plus direct vers l’enthousiasme. On attend alors fébrilement que James Chapman se décide à reStart Something else. Holly Throsby est plus difficile à prononcer que Chapman ; il faudra pourtant fréquenter les labos de langue parce que le nom de la pensionnaire du prestigieux label australien Spunk (Sufjan Stevens, Animal Collective, Bonnie " Prince " Billy, Calexico...) pourrait bientôt se former sur toutes les lèvres. Moins singulière que son patronyme, sa pop-folk soyeuse un rien académique n’en reste pas moins violemment addictive. Holly Throsby chante comme on se confesse et joue (du piano, de la guitare) comme on berce. Cette fois accompagnée d’un violoncelle, d’une contrebasse, d’une trompette ou d’un bouzouki, la songwriter australienne invite d’un sourire avenant à franchir le pas de sa maisonnette cosy. Elle offrira son quotidien et s’ouvrira à nous sans retenue et avec chaleur. Elle nous tendra timidement Under The Town (Woo Me !/La Baleine) comme témoignage de notre passage. Et elle deviendra après Golightly, notre Holly favorite.

Portfolio




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.