Fatigué par trop d’orchestration sur la (première ?) Sainte trilogie, le groupe avait amorcé un virage en douceur, ralentissement cette course effrénée vers la surenchère en 1999 avec simple pleasure. Can our love s’éloigne encore plus que simple pleasure du tindersticks du début. Ce qu’il perd en tension en agressivité rentrée, il le gagne en suavité Plaisir simple donc qui voit en can our love un digne successeur, une de ces suites qui se font longue, mais qui, écoute aprés écoute délivre un miel succulent jugé mièvre à la première approche. Car cette album est une éloge de la lenteur consciente ou inconsciente, un album où il fait bon s’y laisser bercer (don’t get ever tired une vraie berceuse tout en douceur sans arrière pensée), ou s’y laisser nourrir (dying slowly, une mort en douceur sous l’oraison de stuart stapple himself). Là où les tindersticks épatent c’est par leur entrée sur les pistes de danse. Via can our love ils remettent au goût du jour le slow langoureux alors qu’avec no man in the world, stuart prendra soin d’anéantir la concurrence et de mettre à profit ce travail de longue haleine qui consiste à mettre la mélancolie et les larmes (trickin, une pluie si douce) sur le visage de sa compagne de danse. Un spain de fin de nuit pour un stuart malin comme un renard. Les liens déchus de sister sur sweet release sans la tension et le chilitime avec le désenchantement comme unique paravent. Souvent jugé rétrograde, ou pilleur de tombes, le groupe casse les ponts et fait de people keep comin’ around, un hymne, celle d’un groupe anglais à la classe inattaquable. Un duo non pas par deux ânes mais deux âmes ; qui peut en dire autant ? Ce groupe ne sait définitivement pas ce qu’est la médiocrité.