La passion du noir c’est noir n’est pas une mince passion. Elle tangue vers un manque d’espoir qui plonge souvent l’homme soumis à celle-ci à un désir d’en finir, avec la vie, la poule au riz ou bien le nescafé, tout est une question d’échelle. Vixens est un noir tendance lourde, une amirauté des hauts quartiers de peine, celle des embruns qui n’en finissent plus de vous buriner la peau et de détruire vos murs. On ne s’amuse pas monsieur, ici on tremble, on pense aux deux bouts de la vie, et cela nous amuse autant que de se voir infliger une saison entière de Derrick. Mais derrière Vixens se cache un brin d’espoir, une lueur dans la tempête qui noircit le crâne. Cousin de Nick Cave ou du 16 Horsepower, Vixens avance avec l’impossibilité de se retourner, car après le passage de ce venin tout est cramé. On reprochera juste au groupe ce son de batterie, pas assez sec (surtout sur asylum blues) et sa tendance à trop forcer une voix qui ne console pas de n’être pas celle de Stuart Stapples (your throat). Bonne pioche.