Piou est un petit oiseau, un de ceux que nous nourrissons l’hiver, admiratif de leur courage de voler et chanter sous le vent et la neige. Piou est multicolore et un picoreur sans à priori, qui doit se dire que tout est bon pourvu que cela me tienne debout, ou plutôt en vol. Dans la lignée du dernier album de Verone, ou des efforts de Lonah, les lyonnais de Piou, font parti de cette scène décomplexée, qui utilise le français comme pour mieux poétiser et les instruments divers pour mieux s’évader. Les clins d’œil multiples, de la voix de Vincent qui se rapproche de Manset, des mots de Thieffaine glissés à la fin du superbe la nuit noire, ou encore Klaus nomi sur l’électronique de les yeux de l’autre qui s’abstient de jouer avec les conventions pour éclater les dogmes. Piou agrémente ses mélodies, utilisant les programmations pour coller à une esthétique contemporaine, voyageant même au pays du soleil (des hauts des bas). Mais la vedette de l’envolée est certainement la clarinette de Frédéric qui plus que souligner la mélodie, la porte à l’image du plus du plus beau titre de cet album, les souvenirs de l’horizontal. Disque sans complexe, sans à priori, sans retenu, l’envolée creuse un peut plus le sillon de Verone, nous faisant perdre de vue, pour le meilleur, les contraintes imposées. Le courage du volatile. Coup de cœur.