Toutes les générations ont le groupe ou le disque étalon, relique sur laquelle il sera autorisé de poser son œuvre, quitte à la bruler à son contact. C’est sur l’autel d’Arcade Fire et de son The funeral que sera jugé le premier ep de Poor Boy. Il y a tout d’abord la voix de Jac qui n’est pas sans nous rappeler Win Butler. Ensuite il y a cette énergie canalisée pour mieux la propulser sur des fins de morceaux pendant lesquelles la vie ne semble ne pas tenir ne serait-ce qu’à un fil. Les envolés sont le fruit d’un lyrisme assumé, on ne s’envole pas que par la pensée, le bonheur est aussi dans la perception physique de cette ascension, et "Untitled Son" en est une illustration magnifique. Le terreau est celui du folk et la plante elle pourrait venir d’un jardin cultivé au début des années 80. Ce premier EP serait à l’image d’une scène de théâtre sur laquelle une pièce se jouerait sans problème, avant que les rideaux s’écoulent et que les âmes des comédiens d’antan veulent reprendre la direction des lieux. Faites taper le brigadier.